Le cigarettier américain a présenté mardi à Neuchâtel sa vision du tabagisme sans fumée. La vente de ses nouveaux produits est en hausse, malgré le scepticisme d’une partie du public et de certains Etats
L'entreprise Philip Morris emploie 1'500 personnes dans le canton de Neuchâtel.
Un avenir sans fumée. Philip Morris International (PMI) organisait mardi à Neuchâtel la 5e rencontre Technovation. Un rendez-vous où l’entreprise spécialisée dans les produits du tabac partage sa vision de la cigarette du futur. Elle y communique également les derniers progrès scientifiques en lien avec ses dispositifs IQOS. « Le but est que la technologie soit comprise pour accélérer le changement de paradigme », explique Tommaso Di Giovanni, vice-président en charge de la communication chez PMI. Aujourd’hui, ces produits représentent 9,5% de part de marché en Suisse.
Combattre le scepticisme
Le cigarettier américain n’est pas au bout de ses peines pour convaincre l’opinion publique et le monde politique des avantages de ses produits alternatifs. Une méfiance qui s’explique, selon PMI, par un manque d’information. « Les gens ne comprennent pas le rôle de la nicotine et de la combustion dans la génération des maladies liées au tabagisme », estime Tommaso Di Giovanni.
Au sein du monde politique, quelques doutes subsistent également. Une vingtaine d’États ont d’ailleurs des lois très « innovantes », en faveur de la cigarette électronique. A contrario, en Thaïlande, en Inde et au Mexique, ce type de dispositif est interdit. Un prohibitionnisme jugé peu « constructif », encourageant un trafic illégal et engendrant des pertes fiscales.
Tommaso Di Giovanni :
Neuchâtel, un site quasi incontournable
Le site PMI sis à Serrières a des bases solides, selon Tommaso Di Giovanni. C’est un « hub d’innovation », principalement pour les produits sans fumée. Il emploie 1'500 personnes et rassemble un centre de production et un centre de recherche et de développement. À l’usine de Neuchâtel, PMI fabrique 12 milliards de consommables par an, tant pour les produits sans fumée que pour les cigarettes conventionnelles. 35% sont destinés au marché suisse et le reste à l’exportation, entre autres, vers le Japon.
Depuis 2008, Philip Morris International a investi 9,1 milliards de francs dans la recherche et le développement en lien avec les nouveaux produits sans fumée, dont une très grande partie en Suisse. Et en 2021, le cigarettier investissait environ 460 millions rien qu'en Suisse. De quoi rassurer les Neuchâtelois vis-à-vis d'une éventuelle restructuration future, à l'image de son concurrent British American Tobacco. /dsa
